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CHÂTEAU DE LUSSAC
HISTOIRE D'AMOUR, QUESTION D'ÂME (archi. Philippe Mazières, Bordeaux) |
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Si le hasard ou la destinée vous conduisent un soir,
entre chien et loup, à passer par Lussac, près de Saint-Émilion, vous découvrirez
à deux pas du clocher de ce petit village un vrai château bordelais. La noblesse
et la magie de cette bâtisse aujourd'hui révélée par de doux faisceaux de lumières
vous feront mieux comprendre pourquoi Hervé Laviale et sa délicieuse épouse
flamande, Griet, ont éprouvé au printemps 2000 à son égard un véritable
coup de coeur. Le couple a ensuite décidé de venir y vivre
sa nouvelle passion pour le vin, après avoir réussi, lui
dans la communication, elle dans le marketing.
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Château de Lussac 15, rue de Lincent 33570 Lussac Tél. 05 57 74 56 58 Fax : 05 57 74 56 59 Courriel : chateaudelussac@wanadoo.fr Plan d'accès |
CETTE DEMEURE longtemps assoupie fut construite en 1876. Ils ont décidé de la réveiller et de la révéler au printemps 2001, avec le concours de deux hommes, l'architecte bordelais Philippe Mazières et le paysagiste flamand Guido Spruyt. Griet et Hervé, férus d'art, se sont chargés avec leur propre équipe de décorateurs de l'habiller de ses plus beaux atouts.
Philippe Mazières n'est adepte ni du pastiche, fruit d'une paresse intellectuelle, ni d'un modernisme agressif, conséquence d'une sensibilité oubliée. L'architecte a donc conçu les nouveaux bâtiments d'exploitation clans une démarche d'intégration et de translation, du passé vers le futur, dans le respect absolu de l'environnement naturel et bâti. S'en suivent des formes douces : la grande courbe du cuvier côté parc, des volumes raisonnés à l'instar du chai à barriques, des éléments distinctifs comme la flèche de métal et de verre qui coiffe le cuvier, contrepoint des pointes du château... Des détails architecturaux renforcés dans leur expression grâce à l'emploi de matériaux traditionnels comme les tuiles, le zinc, la pierre, les bois exotiques, le plâtre teinté ciré, les enduits à la chaux ou bien encore les couleurs aux pigments naturels savamment dosés par la coloriste Sylvie Avraud... Guido Spruyt, représentant de l'architecture paysagère belge, a ensuite, avec sobriété et talent, tracé les plans des différentes terrasses et dessiné des perspectives, des lignes et dés volumes qui subliment l'ensemble des bâtiments. Que ce soit avec des topiaires de buis taillées en pépins de raisins, des massifs de taxus, la plantation de chênes trentenaires ou l'immense ellipse végétale dans le parc déjà enrichi de plusieurs arbres centenaires. Trois cours segmentent les abords visibles du château de Lussac. Au coeur de la cour d'honneur s'étend dorénavant un bassin d'eau, miroir du château, ceint de part et d'autre de massifs de végétation et de charmes coupés au carré comme l'ébauche d'un jardin à la française. Plus loin, nous découvrons la cour d'exploitation, pavée dans des tons de bleu et de gris selon un plan de vaguelettes. Là aussi, la présence de chênes agrémente le lieu. Le mur d'enceinte et la façade de pierre du cuvier se découpent clans le ciel tandis qu'un auvent, sorte de casquette de métal, souligne l'accès principal au cuvier. La troisième cour, dite cour de ferme car autrefois le château de Lussac y logeait ses chevaux et ses calèches, sera rénovée clans les prochains mois pour accueillir repas de fête et réceptions. L'accueil-réception du château, décoré clans un style Napoléon III, où le visiteur sait trouver le temps de la dégustation, surplombe telle une scène de théâtre le chai à barriques aux couleurs monacales. Le cuvier, lui, fut pensé comme un lieu résolument high-teck. Composée d'une vingtaine de cuves thermo-régulées disposées en cercle pour plus de visibilité, cette cathédrale d'inox et de bois ne manque cependant pas de chaleur. L'éclairage ascensionnel se joue des volumes des cuves en portant des ombres. La charpente est parfaitement mise en valeur par le faux plafond en aluminium perforé. La pointe translucide apportant l'éclairage naturel élève l'ensemble. Enfin, un chai de stockage garantit aux professionnels et amateurs du château de Lussac et du second vin de cette propriété, le Libertin de Lussac, une parfaite maîtrise des températures et de l'hydrométrie, propre au respect de ces produits uniques. "Nous voulions rompre avec le style néo-rustique de certaines entités viticoles vieillissantes comme avec le caractère grandiloquent d'autres propriétés," explique Griet Laviale. "Respecter en fait ce que fut depuis toujours le château de Lussac tout en lui apportant un nouveau souffle, plus contemporain, bref lui donner un supplément d'âme, à l'image des vins que nous vinifions et élevons depuis maintenant trois millésimes", ajoute son époux. Et de ce point de vue, le pari est largement tenu. Source du texte : "VOLUME ART" n° 13 Année 2002 (G.P.G. Editions-Presse - 138 Rue Mazarin - 33000 BORDEAUX) Photos : Théo Tenaguillo © Copyright CEPDIVIN association FICHE TECHNIQUE Maîtrise d'ouvrage : S.C.E.A. du CHATEAU DE LUSSAC Maîtrise d'oeuvre : Philippe MAZIERES Décorateur: VADEI3O DECO (PARIS) Architecte paysager : Guido SPRUYT (Belgique) Gros oeuvre : JUGLA Couverture & zinguerie : S.F.C.B Cuverie inox : Ers LEJEUNE Bureau de contrôle : VERITAS SHON Exploitation Viticole : 1100 M2 SHON Château : 600 M2 Surface du vignoble : 25 Ha |
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CLOS DE L'EGLISE
Marianne Berry, vigneronne à Lalande-de-Pomerol (archi. Brochet-Lajus-Pueyo, Bordeaux) |
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Difficile de faire plus atypique que le parcours de Marianne Berry, fermière propriétaire du Clos de l'Eglise à Lalande-de-Pomerol. Des études d'histoire et d'ethnologie, trois petits tours dans le monde de la communication et, à l'arrivée une dizaine d'hectares sur lesquels elle veille avec des attentions de mère poule !
Fière de reprendre le flambeau d'un père professeur qui, au lever du soleil, avant de gagner Bordeaux pour dispenser ses cours, prenait le volant de son tracteur, Marianne vit la vigne passionnément. Fortement impliquée dans l'animation et la promotion de son appellation, tant au niveau du Syndicat Viticole qu'au sein des Baillis, les globe-trotters de Lalande-de-Pomerol, elle défend son terroir avec la dernière des énergies. Et elle ose : construire, à l'ombre d'un clocher roman du Xlle siècle, un chai-cuvier signé Brochet-Lajus-Pueyo, dont les lignes contemporaines et le matériau, du red cedar, font jaser dans les chaumières. Peu importe... Arrêtez-vous chez elle, à l'entrée du village : à l'ombre de ses cuves, elle vous fera découvrir et déguster ses derniers millésimes. Vous y savourerez l'expression d'une personnalité unique. N.B. Le domaine n'existe plus depuis 2009. |
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Chez Marianne Berry : dégustation "France, Chili, Espagne" Cf. dégustation littéraire du 13 décembre 2005 : vin & architecture : les plus beaux chais du monde. Source du texte : Martine Crespin, Journaliste Photos : Théo Tenaguillo © Copyright CEPDIVIN association |
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