L'homme est un être à part parce qu'il pense, affirme-t-on communément, mais c'est oublier une autre de ses spécificités, tout aussi étonnante : l'homme est le seul animal à boire sans soif. De là vient l'ivresse, compagne de l'homme depuis toujours, présence que la littérature a largement reflétée, suivant des modalités qui diffèrent selon les époques et les cultures.
Il est donc utile de mener une réflexion approfondie sur le phénomène de l'ivresse, que la recherche littéraire a jusqu'ici beaucoup moins exploré que d'autres thèmes en apparence davantage empreints de " dignité ".
Pourtant, l'ivresse possède depuis longtemps ses lettres de noblesse. Mythes et croyances nous enseignent qu'au voisinage étroit du breuvage qui enivre se tiennent amour, poésie, connaissance suprême, divination, furor…
Reprenant ces pistes, les études présentées ici en français s'appuient sur des textes littéraires issus de cultures variées (anglo-saxonne, chinoise, française, germanique, hispanique, portugaise), d'époques diverses, et font appel à un éventail de sources allant des grands textes fondateurs de la culture occidentale (Écritures…) aux productions de la paralittérature. Cette pluralité qui confronte approches et contenus permet d'enrichir d'analyses originales le débat sur le thème proposé.
Table des matières
Hélène Barrière et Nathalie Peyrebonne.
Avant-Propos
Etienne Villain.
Ou comment le 20 permit enfin à " Monsieur " de découvrir son erreur littéraire
PREMIERE PARTIE : IVRESSE ET NORME
Transgression ou intégration ?
Pierre Vaydat.
Le thème de l'ivrognerie dans l'œuvre romanesque de Hans Fallada
Gerald Sommer.
" En guise de somnifère " - au cours d'une " beuverie " - " pour se remettre en selle " : toutes les occasions sont bonnes pour boire. La consommation d'alcool et ses conséquences dans l'œuvre de Heimito von Doderer
Claudie Terrasson.
" Et j'ai bu du vin fort comme en boivent ceux qui s'adonnent
bravement au plaisir "
Codification : la part de l'ivresse
Jeanne Allard.
La vision de l'ivresse dans l'Espagne médiévale
Isabelle Soupault.
Les horreurs de l'ivresse dans le Persiles ou une éthique de la décence
dans le roman cervantin
Nathalie Peyrebonne.
Écrire l'ivresse en Espagne au Siècle d'Or
DEUXIEME PARTIE : DILATATION DES POSSIBLES
Transcendances. L'ivresse et le sacré
Carmen Val Julian.
L'ivresse parmi les Aztèques, selon le Codex de Florence
Nestor Salamanca.
Ivre mais lucide, Miguel Angel Asturias : de l'ivresse éthylique à l'ivresse littéraire
Jacques Sys.
De l'ivresse de Noé au corps du Christ
Au-delà de soi, au-delà du " réel "
Emmanuel Godo.
Hugo et le " vin mystérieux " de l'infini
Jean-Jacques Pollet.
De quelques effets du punch hoffmannesque
TROISIEME PARTIE : IVRESSE ET CREATION
Le poète et le monde
Jean-Michel Wittmann.
D'une ivresse l'autre : la " ronde des soifs étanchées " dans l'œuvre romanesque de Gide
Hélène Barrière.
Ivresse et pouvoir poétique : Le dernier des mondes de Christoph Ransmayr
L'ivresse à la source
Laurent Zimmermann.
Le phénakisticope, une ivresse baudelairienne
Frédéric Weinmann.
Alcool et ivresse dans l'œuvre narrative de Joseph Roth
Catherine Delesse.
De l'image au langage : représentation de l'ivresse chez quelques auteurs de BD
QUATRIEME PARTIE : IVRESSE ET EROS
Claire de Oliveira.
Eros et Daïmon : l'Hypérion d'Eminescu dans la traduction de Deicke
Françoise Heitz.
Verdad de amor ou les variantes de l'ivresse
Si Yan Jin.
Dame-Ivresse ou l'altérité inépuisable : le monde romanesque de Gao Xingjian
Marc Carnel.
Ivresse et érotisme dans le Livret de Folastries de Pierre de Ronsard
Olinda Kleiman.
Le Pranto de Maria Parda, de Gil Vicente : manque de vin, manque d'amour
L’ouvrage contient en outre une illustration réalisée par la calligraphe chinoise Madame LI Xiaohong ainsi qu’une nouvelle inédite sur le thème d’Etienne Villain.
Contact : Nathalie PEYREBONNE
ARTOIS PRESSES UNIVERSITÉ
9 rue du Temple, B.P. 665, 62030 ARRAS CEDEX
Tél. 03.21.60.38.51
Télécopie 03.21.60.38.71
Mel : gilles.bardot@univ-artois.fr
mise en ligne : 15/10/04
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