Gaston Couté | Un vin de liberté

Coute-grandjouan
Gaston Couté par Jules Grandjouan.

Gaston Couté, poète libertaire et chansonnier, né à Beaugency (Beauce) le 23 septembre 1880 et mort à Paris le 28 juin 1911.

Fils de meunier, il quitte l’école avant le baccalauréat. Il commence à publier ses premiers poèmes, dont certains en patois, dans des feuilles locales. A dix-huit ans, il monte à Paris. Il y connait un certain succès dans les cabarets de Montmartre avec ses textes pleins de réalisme mélancolique.

Depuis 1957, une rue de Paris porte son nom, dans le 18e arrondissement, à quelques pas du Lapin Agile et du Clos Montmartre.

Le vin social et politique

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De juin 1910 à avril 1011, Gaston Couté accompagne la révolte des vignerons de la marne en quatre chansons qui seront publiées dans le journal antimilitariste “La Guerre Sociale” : “Le beau geste du sou-préfet”, “Cantique à l’usage des vignerons champenois”, “Ces choses-là”, “Nouveau crédo du paysan” (voir à ce sujet : “Gaston Couté et la révolte des vignerons marnais” et “Gaston Couté, “poète beauceron”, et la révolte des vignerons marnais en 1911″).

La dernière bouteille

Les gas ! apportez la darniér’ bouteille
Qui nous rest’ du vin que j’faisions dans l’temps,
Varsez à grands flots la liqueur varmeille
Pour fêter ensembl’ mes quat’er vingts ans…
Du vin coumm’ c’ti-là, on n’en voit pus guère,
Les vign’s d’aujord’hui dounn’nt que du varjus,
Approchez, les gas, remplissez mon verre,
J’ai coumm’ dans l’idé’ que j’en r’boirai pus !

Ah ! j’en r’boirai pus ! c’est ben triste à dire
Pour un vieux pésan qu’a tant vu coumm’ moué
Le vin des vendang’s, en un clair sourire
Pisser du perssoué coumme l’ieau du touet ;
On aura bieau dire, on aura bieau faire,
Faura pus d’un jour pour rempli’ nos fûts
De ce sang des vign’s qui’rougit mon verre.
J’ai coumm’ dans l’idé’ que j’en r’boirai pus !

A pesant, cheu nous, tout l’mond’ gueul’ misère,
On va-t-à la ville où l’on crév’ la faim,
On vend poure ren le bien d’son grand-père
Et l’on brûl’ ses vign’s qui n’amén’nt pus d’vin ;
A l’av’nir le vin, le vrai jus d’la treille
Ça s’ra pour c’ti-là qu’aura des écus,
Moué que j’viens d’vider nout’ dargnier’ bouteille
J’ai coumm’ dans l’idé’ que j’en r’boirai pus.

“La dernière bouteille” interprété par Bernard Lavilliers, sur son tout premier album en 1967.
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Une autre interprétation de Gérard Pierron et Marc Robine.
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La chanson d’un gâs qu’a mal tourné

Œuvres complètes de Gaston Couté en 5 volumes, Le Vent du Ch’min Editeur, Saint Denis, 1977. Partitions et nombreuses illustration.

Glossaire des mots et expressions employés par Gaston Couté (Parlers des pays de Beauce, de Sologne, ou du Val de Loire Orléannais), Le Vent du Ch’min Editeur, Saint Denis, 1977.

Cette édition est actuellement indisponible mais elle peut être téléchargée en intégralité (297 pages) au format Word (1096 Ko) ou PDF (807 Ko), sur le site gastoncoute.free.fr.

Il est également possible de feuilleter en ligne les ouvrages en fac-similé.

Les poèmes de Gaston Couté ont été régulièrement interprétés

“Sapré petit vin nouviau” par Bernard Meulien, musique Jacques Florencie.

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 Voici une collection d’enregistrements à écouter en ligne :

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