La saga d’une marque : le Vin du Postillon
Vin du Postillon : la saga du vin avant la loi Evin.
Ou l’histoire d’ “un bon vin bien de chez nous”.
La Maison Gerbaud
En 1862 à Narbonne (Aude), Gabriel Gerbaud, fabricant de barriques, crée une société de négoce spécialisée dans les Corbières, qui n’étaient alors que de modestes vins de table.
Gabriel Gerbaud eut l’idée de se passer de l’intermédiaire des courtiers et de faire de l’expédition directe de la propriété à la clientèle de détail.
Antoine Combastet
À la veille de la Première Guerre Mondiale, les vins de la Maison Gerbaud avaient acquis une solide réputation jusqu’à Paris. Antoine Gerbaud, le fils du fondateur, vend l’affaire à Antoine Combastet, un corrézien monté à Paris. La nouvelle société, d’abord “Ancienne Maison Gerbaud” fusionna ensuite avec “La Vinicole” basée à Charenton, puis avec “Les vins des Trois Comètes”.
Postillon, c’est le vin de Paris
René Combastet (1892-1982) prend la direction de l’affaire en 1917. C’est avec lui que la société installée 1 rue de Seine à Ivry, va connaître une forte expansion. Le vin fait alors le trajet depuis le Languedoc par wagon-foudre, l’ancêtre du wagon-citerne.
En 1923, est lancé le “Clos du Postillon”, un des premiers vins de marque à être vendus en bouteille d’un litre étiquetées.
Pendant l’entre-deux-guerres, le Vin du Postillon s’impose comme le “vin de Paris”. Il prétend toucher, comme le sous-entend une publicité, toutes les couches sociales : “Il n’est pas interdit aux amis clochards de notre immortel confrère Robert Giraud, mais reste quand même le vin de l’élite et des fins gourmets.”
Supports publicitaires
Postillon fut un précurseur en matière de publicité.
Les films publicitaires animaient les entractes au cinéma. Ils célèbraient le Postillon toujours avec humour. On est souvent surpris par le soin et la qualité de la réalisation. Toutes ces images mériteraient une étude sociologique et esthétique approfondie.
Voir 13 spots publicitaires sur culturepub.fr
Le succès de la marque tient, sans nul doute, en grande partie à la variété des supports publicitaires et à l’imagination de leurs concepteurs. Les nombreux produits dérivés (bouchons, cendriers, porte-clefs, buvards, plaques émaillées, jouets, thermomètre…) font aujourd’hui le bonheur des collectionneurs.
Aujourd’hui, pour les raisons que l’on sait – raisons de la déraison moralisatrice – de telles publicités ne sont plus possibles. Tant pis pour les créateurs, et peut-être aussi tant pis pour le vin et la part d’imaginaire. Non, l’imaginaire du vin est dans la bouteille et dans les papilles inondées de soleil de celui qui déguste. N’en déplaise à tous les père la vertu.
Liens et sources
- “Quand le vin faisait diligence” – Ivry Ma Ville, avril 2012.
- Ivry insolite n° 126 – 11 avril 2012
- Francis Elzingre, 50 Marques Françaises, histoire et objets publicitaires, Collection Déjà-Hier, Format Kindle, 2013.
- Histoire du vin “Le Postillon”, d’après l’Agenda 1956 LE POSTILLON.
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