Pol Charles : La petite musique de JC Pirotte
Allons, la cause n'est-elle pas entendue, et depuis belle lurette ? Quoi qu'il écrive, présenté comme des romans, des récits, des chroniques, des mélanges, des contes, Jean-Claude Pirotte est " ici quelconque ailleurs " (comme il est dit dans Contrée) un poète. Ses trois premiers livres, confidentiellement publiés de 1963 à 1969 à Liège, chez Georges Thone, étaient des recueils de poèmes. Et quels titres, quels mots y lisait-on ? Chanson, air, cantilène, " mon poème la ritournelle ", " une très lointaine rengaine ", harmonicas, " chanson du temps qui passe ", ou " des trois cavaliers ", ou " de la mariée morte ". Il est minuit depuis toujours n'en ferait nul mystère : " Je cherche une petite musique. Vraiment une musique de rien du tout, une musiquette (excusez-moi), à mon seul usage, mais que chacun me voyant apparaître entendrait distinctement. " Il le sait, Pirotte, ce faux naïf, cet ambitieux modeste, qu'il l'a trouvée, sa petite musique bien à lui, sa petite musique de poète. J'ai choisi de tenter de dire de quelles espèces sont cette petite musique et ce poète.
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