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La sémiotique culinaire comme une sémiotique syncrétique :
polysensorialité , morphosyntaxe figurative, homologation cosmologique de la cuisine coréenne


Sung-Do KIM
Professeur
Université de Korea, Séoul
E-mail


La communication s'inscrit dans le cadre d'une sémiotique syncrétique, une notion encore peu expolorée qui a comme objet et domaine des phénomènes du syncrétisme, de la polysensorialité (ou la synesthésie), et de l'homologation de différents systèmes de signes de natures hétérogènes, c'est-à-dire des intersémiotiques. Le but de cet exposé consiste à fournir une esquisse d'une analyse sémiotique des phénomènes syncrétiques et polysensoriels de la cuisine coréenne (en référence occasionnellement à la cuisine japonaise), et à tenter d'homologuer les différents registres sensoriels engagés dans la complexité culinaire (des dimensions kinésique, perceptuelle, sensorielle, éthique, verbale, etc) et par la suite la cuisine, le corps et la cosmologie. En effet, dans les activités de manger et voire du vin, le goût, l'odorat et le toucher s'entrelacent spontanément. Or, je me propose dans ce contexte polysensoriel de relever quelques modalités propres de la cuisine coréenne par rapport à la cuisine occidentale; à titre d'exemple, contrairement à l'hypothèse énoncée par Brillat-Savarin, dans sa Physiologie du goût, selon laquelle le goût est simple en actualité, c'est-à-dire linéaire, par rapport à l'ouïe qui permet une comparaison simultanée des sons, la cuisine coréenne a inventé des modalités spécifiques qui permettent la synchronisation de différents goûts et en même temps que celle de différents types d'opérations sensorielles. Cette multi-linéairité ou co-temporalité est rendue possible par les deux spécificités culinaires de la cuisine coréenne: englobement syncrétique de différents plats et syncronisation du menu principal. Je l'appellerais autrement une polyphonie du goût. Cette remarque peut être reliée à la description de Barthes qui a déjà relevé une dimension inter-sémiotique ou inter-esthétique des qualités sensorielles diverses qui se révèlent dans l'univers culinaire du repas japonais.

Cet exposé est structuré de la façon suivante. Dans une première section, la définition de la sémiotique syncrétique sera brièvement présentée et ensuite dans une seconde section quelques repérages épistémologico-méthodologiques de la sémiotique culinaire seront établis en se limitant aux problèmes de la polysensorialité du repas et du syncrétisme sémiotique des actions culinaires. Dans une troisième section je tenterai d'élaborer une morphologie et une syntaxe de la cuisine coréenne en focalisant quelques modalités propres qui permettent une participation intime simultanée des images différentes, et une coopération de la vue et du goût en particulier. En conclusion, je fournirai une explication ou plutôt une hypothèse selon laquelle cette coprésence de différents registres sensoriels est réalisée dans une motivation d'homologuer la cuisine, le corps, et l'univers, qui est emergée dans une cosmologie de l'Extrême-Orient.


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